Source : http://www.epochtimes.fr/mecanique-quantique-expliquer-coincidences-33070.html

Lorsque se produisent des coïncidences frappantes, il nous semble que nous sommes liés au monde d’une manière mystérieuse. Par exemple, nous pensons à une chanson que nous n’avons pas entendu depuis des années… À ce moment précis, elle passe à la radio. Alors, notre esprit paraît connecté au monde, à tout ce qui l’entoure, et la coïncidence se produit comme un état mental et physique à la fois.

Les coïncidences peuvent aussi apparaître entre le psychisme de deux personnes. Par exemple, on aura mis précisément la même chemise qu’un très bon ami, sans le savoir.

« Les phénomènes de synchronicité se caractérisent par une coïncidence significative qui apparaît dans un état mental (subjectif) et un événement qui se produit dans le monde extérieur (cible) », explique le Dr Francois Martin du Laboratoire de physique théorique de l’Université de Paris, aidé par le Dr Federico Carminati, physicien à l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), dans une publication de 2009 parue dans le Journal of Cosmology intitulée Synchronicité, information quantique et psychisme.

François Martin affirme que la synchronicité ne peut pas être expliquée par la physique classique. Cependant, pour lui l’intrication quantique permet de clarifier la connexion entre l’esprit et la matière, entre l’esprit de plusieurs personnes. Il utilise la mécanique quantique pour examiner la relation entre l’esprit conscient et l’esprit inconscient, mais aussi pour observer le libre-arbitre.

Comment l’esprit conscient interagit avec l’inconscient

En physique quantique, un électron existe dans une forme d’onde qui oscille, et son état n’est pas fixé avant qu’il ne soit mesuré. Le fait de le mesurer peut faire s’effondrer la fonction d’onde.

Selon François Martin le comportement de l’inconscient est semblable à cet égard à celui d’un électron. Il repose sur plusieurs états qui sont potentiels et la conscience fonctionne comme un instrument de mesure qui les fixe (au moins temporairement) dans un état particulier. Autrement dit l’esprit conscient fait s’effondrer « la fonction d’onde de l’inconscient ».

Nous considérons que le libre-arbitre joue un rôle central dans la transition de la potentialité à l’actualisation et vice versa.

– Dr Francois Martin, Université de Paris

 

« Nous considérons que le libre-arbitre joue un rôle central dans la transition de la potentialité à l’actualisation et vice versa », avait-t-il écrit dans une publication antérieure (2005) titrée Psyché quantique – Théorie quantique du champ psychique, pour le journal Neuroquantology.

Donc, selon ces études, il y a un processus quantique entre différentes parties de l’esprit. Mais dans les cas de synchronicité, le processus va au-delà du seul esprit de l’individu, ce qui a poussé les deux chercheurs à se demander si l’esprit d’une personne n’était pas relié à un inconscient collectif – par intrication.

Comment seraient « intriqués » deux individus, ou plus

L’intrication quantique est un phénomène dans lequel des paires ou des groupes de particules qui ont été en contact semblent continuer à être connectés sur de grandes distances. Quand une particule change, on observe les changements correspondants sur l’autre.

Quant à l’analogue de l’intrication quantique entre deux individus, il est représenté, par exemple, par les liens ininterrompus qui existent entre des enfants devenus adultes et leurs parents vieillissants.

– Dr Francois Martin, Université de Paris

«  Quant à l’analogue de l’intrication quantique entre deux individus, il est représenté, par exemple, par les liens ininterrompus qui existent entre des enfants devenus adultes et leurs parents vieillissants. Dans un tel cas il n’y a plus de maison commune, plus de dépendance financière, cependant l’intrication quantique continue à exister même si les enfants et les parents sont séparés par de grandes distances et ce durant des décennies », poursuit-on.

L’intrication quantique est ici assez bien représentée, car des liens perdurent malgré de longues distances, dans des psychismes, deux ou plus, apparemment séparés.

Transfert de l’information quantique

François Martin admet que son hypothèse exige de plus amples observations, il y a encore beaucoup à découvrir dans le domaine de la physique quantique qui s’applique aux particules, sans parler du psychisme humain.

Garret Moddel, professeur d’ingénierie pour l’Université du Colorado a beaucoup travaillé sur la mécanique quantique. Il confie pour Epoch Times qu’il est facile de trop vouloir simplifier l’intrication quantique. L’effet « est très subtil. Ce n’est pas un effet occasionnel, c’est quelque chose de l’ordre de la corrélation et cette distinction exige une explication patiente et détaillée. »

« Les gens ont tendance à penser que l’intrication quantique signifie que lorsque je secoue une particule, je peux voir un effet sur une autre, mais ce n’est pas ainsi », dira-t-il.

Rien n’indique que l’information se communique par l’intrication. D’autre part on ne peut pas considérer « l’information » dans le cadre de la physique classique.

« En information classique, les cases mémoire sont des systèmes binaires, appelés bits, qui ne peuvent prendre que deux valeurs : 0 ou 1. Un bit quantique (en abrégé un qubit) peut, lui, prendre toutes les valeurs superpositions de 0 et 110, rappellent Martin François et Federico Carminati, en d’autres termes, un qubit peut prendre simultanément les
valeurs 0 et 1. »

Une étape préliminaire pour stocker des données quantiques a eu lieu en 2008, lorsque les scientifiques ont transféré l’état superposé d’un qubit à un autre.

François Martin et Federico Carminati écriront : «  Nous supposons que le système mental d’abord proposé par Freud, l’inconscient, préconscient et conscient, est fait de qubits. C’est un ensemble de qubits mentaux ». Il apparaît donc que ces trois niveaux du mental sont, pour eux, étroitement liés quantiquement.

L’intrication de l’esprit conscient avec l’inconscient collectif (avec les personnes avec qui on a tissé des liens affectifs, etc.) explique les coïncidences où les psychismes de deux personnes (ou plus) paraissent connectés.

Mais l’esprit conscient est aussi intriqué à la matière, nous précise-t-on, en expliquant que les coïncidences du monde physique semblent attendre nos pensées.

Certains peuvent voir les événements en synchronicité avec le monde matériel en raison de l’intrication quantique entre l’esprit et la matière.

– Dr Francois Martin, Université de Paris

« Certains peuvent voir les événements en synchronicité avec le monde matériel en raison de l’intrication quantique entre l’esprit et la matière. Pour nous les domaines des réalités mentales et matérielles sont considérés comme des aspects, ou des manifestations, une réalité sous-jacente dans laquelle la mentalité et la matière sont inséparables », ajouteront-ils.

Pour eux, l’existence de la synchronicité réfute un point de vue purement matérialiste : « La projection de notre subjectivité dans l’environnement dans lequel nous vivons (phénomène de synchronicité etc.), en accord avec la mécanique quantique, réfute l’hypothèse de la localité (où chaque individu n’est qu’une parcelle de l’espace-temps), de même que l’hypothèse réaliste (l’objet a une réalité bien définie indépendamment du sujet qui l’observe). »

Le comportement global, collectif

Dans Mécanique quantique et psychisme, une autre publication de 2009, François Martin et Federico Carminati feront référence au condensat de Bose-Einstein. L’Encyclopedia Britannica définit le condensat de Bose-Einstein comme «  un état de la matière dans lequel les atomes séparés ou les particules subatomiques séparées, refroidis presque au zéro absolu (…) fusionnent en dans un unique état quantique ».

François Martin conclut alors : « Il y a un autre phénomène spécifiquement quantique dont je n’ai pas parlé dans cet exposé et qui peut avoir des conséquences importantes, par exemple dans l’émergence de la conscience. Il s’agit de la condensation de Bose-Einstein, dans laquelle chaque particule perd son individualité au profit d’un comportement collectif, global. »

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